Appel à la solidarité internationale contre les violations massives et systématiques des droits humains en Haïti

29 / 11/ 2020

Aux organisations de droits humains locales et internationales
Aux organisations syndicales, politiques, sociales et populaires dans le monde
Aux personnalités internationales sensibles aux droits et intérêts des peuples
Aux Prix Nobel de la Paix et Personnalités politiques, intellectuelles du monde entier
AU Haut Conseil de la coopération et de la solidarité internationale
Aux militants/tes internationalistes
Aux peuples en lutte,


Nous, les organisations, artistes et personnalités signataires de cet appel à la solidarité internationale, sommes engagées dans la lutte menée depuis plusieurs années par le peuple haïtien contre la déchéance programmée du pays, fondée, entre autres, sur la perte partielle de la souveraineté nationale, la corruption au plus haut niveau des dirigeants gouvernementaux, l’impunité, le non respect des règles élémentaires de la morale publique, la criminalité d’État, l’inféodation des institutions publiques, le mépris pour la vie, notamment celle des masses populaires(1), l’indifférence et l’hostilité inqualifiable des anciennes puissances esclavagistes, coloniales et racistes, devenues aujourd’hui puissances impérialistes, vis-à-vis d’Haïti et leur emprise quasi-totale sur les grandes décisions importantes concernant Haïti.
La situation n’a cessé de s’aggraver et devient de plus en plus inquiétante avec le maintien au pouvoir d’un régime politique mafieux, criminel et corrompu, issu d’élections truquées, bénéficiant de l’appui indu d’un ensemble de gouvernements étrangers ou des puissances impérialistes et d’organisations internationales dont l’Organisation des Nations Unies (ONU) à travers une structure dénommée Core Group(2). Durant les trente (30) dernières années, le Conseil de sécurité de l’ONU envoie en Haïti, des missions, qui sont souvent de véritables forces d’occupation, pour prétendument résoudre les crises politiques auxquelles Haïti est confrontée. Au contraire, ces missions ont constamment contribué à envenimer les situations de crise. La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) en est un exemple vivant. Elle a introduit le choléra au pays en octobre 2010, assassiné plusieurs centaines d’Haïtiens et d’Haïtiennes et violé des jeunes notamment des femmes.
Par ailleurs, les conditions de vie de la population n’ont cessé de se dégrader avec une rapidité effrayante due particulièrement au désengagement de l’État, à l’ouverture du marché, à la dévaluation excessive de la monnaie nationale, à l’augmentation vertigineuse des prix des produits de première nécessité, de la misère, des inégalités sociales etc. Parallèlement, en moins de dix (10) ans, ce régime corrompu et d’autres dirigeants/tes étatiques qui les ont précédé, ont pillé plus de quatre milliards de dollars (US) du fonds PetroCaribe, institué dans le cadre d’un Accord signé entre le Venezuela et Haïti, sans compter d’autres sommes dilapidées dans le trésor public chaque année à travers le budget national.
En outre, en moins de trois (3) ans, plus de neuf (9) massacres sont perpétrés dans les quartiers de La Saline, Tokyo, Carrefour-Feuilles, Bel-Air, Pont Rouge, Cité Soleil, Shada 2 (au Cap-Haïtien), entre autres, avec la complicité des alliés locaux et internationaux du pouvoir en place qui en a profité pour établir des gangs armés dans divers départements géographiques du pays. Des rapports présentés par diverses organisations de droits humains indiquent clairement que les massacres ont été orchestrés par des dirigeants au plus haut niveau de l’État et des bandits travaillant pour le compte du régime PHTK actuellement au pouvoir. Un rapport d’enquête du RNDDH(3) publié le 23 juin 2020, indique que l’équipe au pouvoir a fédéré des gangs armés et leurs alliés sous le nom de G9 an fanmi e alye (G9 en famille et alliés). Tout cela contribue à plonger le peuple haïtien dans une situation de détresse énorme qui nécessite une solidarité internationale active susceptible de stopper cette décente aux enfers
D’où cet appel à la solidarité internationale qui n’implique pas toutefois la demande d’une nouvelle mission de l’ONU ou d’une aide humanitaire. Il s’agit plutôt d’un appel aux peuples en lutte, aux organisations et personnalités sensibles aux droits et intérêts des peuples, pour nous soutenir dans la dénonciation d’un régime sanguinaire qui viole systématiquement les droits humains en Haïti et dans la revendication du respect de l’autodétermination du peuple haïtien.
Nous remercions par avance toutes les organisations et personnalités qui répondront positivement à cet appel à la solidarité.

NB. Adresses et téléphones de certains dirigeants haïtiens :

Notes:

(1)Le document accompagnant cet appel, donne de plus amples détails sur la situation qui se développe en Haïti

(2) Il s’agit d’un regroupement en Haïti composé de la Représentante spéciale des Nations Unies, du Représentant spécial de l’Organisation des États américains, des Ambassadeurs des États-Unis, de la France, du Canada, de l’Union Européenne, de l’Allemagne, de l’Espagne et du Brésil.

(3) Réseau National De Défense Des Droits Humains (http://rnddh.org/ , rnddh@rnddh.org), « Attaques contre les quartiers défavorisées : Le RNDDH exige la fin de la protection des gangs armés par les autorités au pouvoir », 23 juin 2020.

LIRE PLUS : COMPRENDRE LA SITUATION DE DETRESSE PLANIFIEE DU PEUPLE HAITIEN, LE NIVEAU DE COMPLICITE INDUE DES PUISSANCES IMPERIALISTES, D’UNE PARTIE DES ELITES LOCALES ET LA NECESSITE D’UNE SOLIDARITE INTERNATIONALE CONCRETE

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